Publié le 26 juin 2018

La cité des cheminots de Quessy-Tergnier

Dans la ville ferroviaire de Tergnier, la cité des cheminots de Quessy garde les secrets d'une utopie qui reste à décoder.

Tergnier hotel de ville

Il arrive que les richesses d’un site soient bien cachées. Parfois, il est même nécessaire de les décoder. On peut arpenter la cité des cheminots de Quessy et contempler la façade de l’Hôtel de Ville de Tergnier sans se douter de rien alors que de multiples signes et symboles s’y sont sans doute glissés. Le conditionnel s’impose car les auteurs ne sont plus là pour s’expliquer et, s’ils le pouvaient, peut-être n’en diraient-ils pas plus car les secrets de la cité cheminote semblent être d’ordre « maçonniques »...
Créée par Raoul Dautry, la cité de Quessy fut la première et la plus grande des cités cheminotes construite en région nord. Polytechnicien et ingénieur à la Société des Chemins de fer du Nord, Raoul Dautry a l’ambition d’améliorer les conditions de vie des cheminots. Son appartenance à la franc-maçonnerie n’est un mystère pour personne. Inspiré par le fouriérisme comme Godin avant lui, il imagine une cité modèle dans laquelle chaque famille de cheminot dispose d’une maison individuelle avec jardin et potager. « Pour les gens d’ici, le plan de la cité représentait les trois roues d’une locomotive… mais alors, pourquoi dessiner une roue ovale ?  » s’interroge Daniel Druart, passionné par l’histoire de sa ville. D’après son interprétation personnelle, le plan renfermerait des symboles maçonniques : le cercle imparfait, le compas et l’équerre, le fil à plomb tendu depuis le belvédère, même les noms de rues ont un sens caché. Il en va de même pour la façade et la place de l’Hôtel de Ville de style Art déco : le compas culmine vers le ciel, les sept fenêtres symboliseraient les 7 ans d’apprentissage d’un compagnon… La démonstration reste troublante même pour le plus sceptique des visiteurs !

Cité des cheminots de Quessy à Tergnier