Née en 1864 à Fère-en-Tardenois, Camille est l’aînée, son frère Paul voit le jour en 1868 au presbytère de Villeneuve-sur-Fère. « La famille Claudel passait les week-ends et les vacances dans cette maison » rappelle Simone Conrad, membre de l’association Paul et Camille Claudel en Tardenois. « Le site sauvage de la Hottée du Diable était leur terrain de jeu favori, un circuit mis en place par la Maison du Tourisme de Château-Thierry propose de marcher dans leurs pas. » L’ancien presbytère a également accueilli le tournage du biopic sur Camille Claudel réalisé par Bruno Nuytten en 1988 avec Isabelle Adjani.
Si l’un et l’autre ont marqué leur époque, le frère et la sœur ont eu des destinées bien différentes. Diplomate et écrivain, Paul Claudel représente la France aux USA, en Chine ou au Japon et signe des œuvres majeures telle que « L’Annonce faite à Marie » et « Le Soulier de satin ». Camille montre quant à elle des talents artistiques précoces et s’engage dans la carrière de sculpteur que l’on connaît. Sa détermination dans un milieu fermé aux femmes démontre son fort tempérament mais cache aussi une fragilité mentale qui prendra malheureusement le dessus. Internée dès 1913, elle passe les trente dernières années de sa vie dans un asile près d’Avignon. Jusqu’à son dernier souffle, elle montre un fort attachement au petit village et à la campagne de son enfance : « Quel bonheur si je pouvais me retrouver à Villeneuve, ce joli Villeneuve qui n’a rien de pareil sur la terre » écrivait-elle à son frère du fond de son exil.