L’abbaye Saint-Médard de Soissons fut fondée au VIe siècle par le roi Clotaire, l’un des fils de Clovis. Destinée à accueillir les reliques de Médard, évêque de Noyon, elle fut jusqu’au XIe un des hauts lieux de l’histoire de France.
Dévastée par les guerres de religion en 1567, elle est démantelée à la Révolution…
L’abbaye perd de son influence et de son prestige et devient même tannerie en 1803. En 1840 elle est en partie rachetée par le curé de Villeneuve-Saint-Germain qui y installe l’institut des orphelins sourds, aveugles et muets de Saint-Médard. La vocation « sociale » du lieu est née.
Devenue propriété de l’Etat, elle est cédée au Département de l’Aisne en 1924. Elle accueille aujourd’hui une Maison d’Enfants à Caractère Social.
Ce nom ne vous dit sûrement pas grand-chose. Il faut admettre que les trouvères, ces poètes et compositeurs en langue d’oïl, sont un peu passés de mode et ne sont plus guère étudiés que dans les départements spécialisés des grandes facultés de lettres.
Et pourtant, Gautier de Coincy a été l’un des tout premiers et des plus grands poètes musiciens du Moyen âge. Né à Coincy (comme son nom l’indique) en 1177, Gautier est devenu moine à Saint-Médard de Soissons en 1193, après ses études dans une école monastique.
En 1214, il est nommé prieur à Vic-sur-Aisne (dignité administrative et hiérarchique au sein d’une communauté religieuse chrétienne) et commence à écrire les Miracles de Notre Dame. Dans ses poèmes, Gautier de Coincy suit un schéma narratif récurrent : son personnage principal voue une profonde vénération à Marie puis cède à la tentation et à la vie dans le péché, avant de connaître le repentir et le salut.
En 1233, il est nommé prieur de Saint-Médard à Soissons.
Il meurt en 1236 en laissant derrière lui une œuvre de plus de 30 000 vers.