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Publié le 13 mai 2022 - Mis à jour le

Archéologie : Laon découvre son passé “romain”

Le diagnostic archéologique mené par les équipes du Département à Laon a permis de retrouver le fossé de la Tour Philippe Auguste ainsi qu’une grande quantité de céramiques romaines.

 

La mairie de Laon projette un réaménagement de la place du général Leclerc qui se situe juste devant l’Hôtel de Ville. C’est dans ce cadre que les équipes du service archéologique du Conseil départemental de l’Aisne ont réalisé un “diagnostic archéologique“ en creusant trois tranchées qui représentent à peu près 10 % de l’emprise du projet d’aménagement. « Pour perturber le moins possible la circulation et le stationnement, les tranchées ont été creusées puis rebouchées l’une après l’autre. » Chef du service archéologie Sébastien Bernez fait la visite de la dernière tranchée avec un groupe de Laonnois curieux de connaître les résultats de l’opération.

La tour prend garde

Si les découvertes faites lors de ce diagnostic ne sont pas spectaculaires visuellement, elles sont d’un grand intérêt scientifique. Les deux premières tranchées ont en effet mis en évidence un mur circulaire identifié comme le mur de contrescarpe du fossé qui ceinturait la tour Philippe Auguste. Cette tour, un imprenable donjon de 30 mètres de haut pour 13 mètres de diamètre construit entre 1202 et 1214, était un symbole du pouvoir royal réaffirmé par Philippe Auguste après l’insurrection des Laonnois qui avait conduit à l’assassinat de l’évêque Gaudry en 1112. « Ce puissant donjon a été détruit en 1836. Cela peut paraître étrange pour notre époque où la vieille pierre et le patrimoine en général est très valorisé, mais la municipalité d’alors avait une vision plus pratique, on entrait dans l’ère industrielle et il était nécessaire d’aérer l’espace urbain et de faciliter la circulation. » Le mur du fossé qui a été révélé était complètement maçonné et la qualité du travail suggère qu’il était visible. C’était vraisemblablement un fossé “sec” car des douves remplies d’eau auraient occasionné des épidémies dans la chaleur de l’été. L’identification du fossé permet également de situer avec précision l’emplacement de la tour. « Il aurait été intéressant d’essayer de la retrouver mais il y a trop de réseaux de gaz et d’électricité à cet endroit. »

« La présence romaine sur le plateau de Laon est toujours “en bruit de fond“ dans les fouilles archéologiques qui ont été menées jusqu’à présent mais jamais une structure romaine caractérisée n’a encore été mise en évidence. Nos découvertes pourraient en être enfin la preuve si les analyses qui vont suivre viennent confirmer nos intuitions.»